La bulle de filtre
Concept inventé en 2011 par Eli Pariser, activiste et militant Internet orienté à gauche, le terme “bulle de filtre” renvoie à l’isolement produit par ce mécanisme : chaque internaute accède à une version différente du web, il reste dans une “bulle” unique et optimisée pour lui. Paradoxalement, dans un monde où Internet a été fondé pour nous interconnecter et nous rassembler, les bulles de filtre font en réalité l’inverse et vous renferment sur vous-mêmes. Elle est partout : sur tous les GAFA, comme sur les plus petits sites, et cela parce qu’elle est relativement facile à mettre en place. La bulle de filtre se sert des algorithmes. Les filtres algorithmiques optimisent les plateformes pour favoriser l’engagement et la rétention des internautes dans le but de vendre l’attention des utilisateurs aux annonceurs.
Tout l’enjeu à venir consiste donc à proposer d’autres modalités pour filtrer les contenus, ou mieux encore, de permettre aux utilisateurs d’accéder, de décider des paramètres des filtres qui les façonnent. C’est le nom d’un projet en cours de développement d’une petite équipe au Centre du MIT Media Lab pour les médias civic. Ce projet part du constat que nous vivons dans un monde où nous sommes de plus en plus informés via les réseaux sociaux. Toutefois, l’opacité des algorithmes qui régissent ce qui arrive sur nos murs pose de vraies questions sur notre rapport à l’information et sur notre libre-arbitre citoyen. Pour nous aider à nous affranchir, de cette chambre d’échos dans laquelle nous enferment les principaux réseaux, cette équipe a donc créé Gobo.
Une fois inscrit sur Gobo, il faut connecter ses autres profils sociaux (pour l’instant Twitter et Facebook). L’outil va ensuite proposer des nouvelles que vous ne verriez pas autrement et à différents niveaux.
Est-ce que cette initiative “citoyenne”, est à l’aube d’un mouvement de fond contre les algorithmes, qui nous priveraient de notre liberté ?
extrait de l’article sur internetactu.net
Avant l’internet, les grands médias étaient nos filtres sur le monde. Selon le journal que vous achetiez, la chaîne de radio ou de télévision que vous suiviez, votre vision du monde était différente, rappelle sur son blog Ethan Zuckerman (@ethanz), directeur du Centre pour les médias civiques du MIT (@civicMIT). Puis, internet et ses puissants moteurs de recherche ont permis de faire naître des filtres selon ses centres d’intérêts. Les médias sociaux ont ensuite proposé une autre forme de filtre, des filtres basés sur nos relations sociales…
Article proposé par la team Social Dynamite
Social Dynamite est éditeur de la plateforme d'influence collective pour aider les membres les plus engagés des communautés à devenir des ambassadeurs digitaux.